Fev2017 auteur : danielvidal9@hotmail.com

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L'anosognosie et le déni


Définition de l'anosognosie.


Définition générale.

Définition Wikipédia : En médecine, l'anosognosie est considérée comme un trouble neuropsychologique. Elle désigne la méconnaissance par l'individu de sa maladie; de son état, même grave ; de la perte de la capacité fonctionnelle dont il est atteint.

Définition Vulgaris-Médical : ce terme employé en neuropsychologie et en psychiatrie dénote une attitude d'un patient qui ne peut absolument pas reconnaitre les troubles dont il est atteint.


Définition dans le cadre de lésions cérébrales acquises.

Il faut dans le cas de personnes cérébrolésées relativiser l’anosognosie, car il ne s’agit pas d’un état permanent, mais d’un état qui est le plus souvent fonction des circonstances environnementales et de l’état émotionnel de la personne.

La personne cérébrolésée peut ne pas se rendre compte dans certaines situations qu'elle souffre d'anosognosie et donc ne pas se souvenir de certains évènements ou elle s’est comportée de manière inadaptée en étant persuadée avoir agi au mieux des circonstances et en connaissance de cause.


L'anosognosie dans le cadre de l’application de principes appropriatifs.

Les proches et les  accompagnants devront s’adapter et ne pas juger ou condamner arbitrairement des actes ou des attitudes plus ou moins inadaptées et incohérentes. Ils devront faire preuve d’allocentrisme en essayant de ne pas accabler la personne cérébrolésée en évitant les réactions trop prompte et moralisatrice qui ne conduiront qu’a l’enlisement de la communication.


Définition du déni.


Définition générale.

Larousse : Mécanisme de défense qui consiste à nier une perception traumatisante de la réalité extérieure.

Wikipédia : L'acte de déni refuse de prendre en charge certaines perceptions : un fragment, éventuellement important, de la réalité, se voit totalement ignoré ; la personne qui est dans le déni se comporte comme si cette réalité n'existait simplement pas, alors qu'elle la perçoit

Vulgaris-Médical : En médecine et plus spécifiquement en psychanalyse, le déni est le refus d'admettre une réalité qui est perçue comme traumatisante. Un des exemples les plus classiques est celui du déni de l'alcoolique qui nie son intoxication.


Le déni chez les personnes cérébrolésées.

Des situations de déni se produisent parfois chez les personnes cérébrolésées, il s’agit dans ce cas d’attitudes de protection face aux souffrances endurées qu’il ne faudra pas confondre avec de l’anosognosie.
Le déni ayant pour but plus ou moins inconscient de contourner les difficultés rencontrées sera automatique et le plus souvent presque réflex chez les personnes cérébrolésées.


L'anosognosie et le déni chez les personnes cérébrolésées.


L'anosognosie ou le déni.

Le déni est la connaissance à priori d’une réalité, d’une situation, d’une perception perçue comme traumatisante que l’on refuse d’accepter et pour laquelle on posera des remparts psychologiques pour s’en protéger.
L’anosognosie est la méconnaissance à postériori d’une réalité, d’une situation, d’une perception en raison d’un dysfonctionnement cognitif qui entrainera un refus  quasi automatique lié à un déficit de mémorisation.
La différence fondamentale entre l’anosognosie et le déni se résume par un refus avec méconnaissance pour l’anosognosie alors que dans le déni il s’agit d’un refus sans méconnaissance.


Refus avec méconnaissance (anosognosie) ou refus sans méconnaissance (déni).

Le refus est lié à la connaissance dans le déni. L’exemple de l'alcoolique qui nie son intoxication et continue à consommer en toute connaissance, mais subissant une addiction telle qu’elle annihile sa volonté dans la prise de décision est caractéristique du déni.

Le refus est lié à la méconnaissance dans l’anosognosie, car une personne cérébrolésée refusera d'admettre être sous l'emprise d'une addiction à l’alcool, car elle n’aura aucune conscience de son alcoolisme au moment de la consommation du fait de ses troubles cognitifs et du comportement et donc du déficit de mémorisation.


L'anosognosie ou le déni chez les personnes cérébrolésées.

Les définitions indiquent que la personne qui est dans le déni perçoit une réalité, mais refuse de la reconnaitre ou de l'accepter alors que celle qui est atteinte d'anosognosie est dans l'incapacité de reconnaitre les troubles qui l'affectent ce qui l’empêche plus ou moins de percevoir objectivement une réalité en fonction de ses troubles et donc de refuser les conséquences liées à cette réalité.

L’incapacité à reconnaitre les troubles qui l’affectent est récurrente chez les personnes cérébrolésées d’autant qu’elles souffrent de troubles perceptifs qui entrainent de plus ou moins graves perturbations dans l’analyse objective des réalités. La personne cérébrolésée pourra développer une forme de déni qui aura pour but de la protéger des souffrances endurées en raison des troubles perceptifs qui perturbent l’interprétation des réalités objectives.


Il sera difficile de discerner s’il s’agit de déni ou d’anosognosie quand on porte un regard subjectif et caricatural basé sur des analyses trop empreintes de considérations psychologiques.
Il sera plus facile de discerner s’il s’agit de déni ou d’anosognosie si l’on porte un regard basé sur les troubles cognitifs et fondé sur une démarche allocentriste, dénué de caricature et de subjectivité.

L’anosognosie n’occasionne jamais une perte totale de la mémorisation d’une réalité, mais la personne cérébrolésée n’en a souvent qu’un souvenir parcellaire auquel s’ajoutent des problèmes de cohérence exécutive dans les souvenirs qui peuvent laisser supposer que la personne est dans le déni.